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« Je peins, crée selon mes inspirations, mon vécu, mon ressentit de «
femme-artiste » et ce n’est pas une mince affaire. Il est vrai que le
thème de la négritude, défendre mon identité a été un thème de
prédilection qui m’a permis de mieux approfondir « mon moi », qui
j’étais vraiment dans cette société si proche et si éloignée. »
Le temps est passé, mes créations se sont étendues vers d’autres
horizons USA, Mali, Algérie, Emirats Arabes, Europe et
Guadeloupe, nourrissant ma curiosité, ma soif de connaître «
l’autre », « l’inconnu ». Alors durant des années, je vais chercher, expérimenter, toucher la matière.
Quelques années passées à l’Ecole du Louvre me permettront d’approfondir mes
connaissances en histoire de l’art, de mieux comprendre une oeuvre, de la décrypter et en
ressortir l’essence pure de celle-ci. Mais il a fallu que je m’émancipe de ce mode de
fonctionnement afin de ne pas m’enfermer dans une démarche trop empreinte
d’intellectualisme bloquant toute spontanéité et créativité.
Ma démarche aujourd’hui est simple, je réfléchis longuement, je fais des recherches durant
des semaines, j’attends l’instant, le coup de foudre idéal, l’événement qui provoquera
l’image, le besoin de la voir se matérialiser sous la forme d’un dessin puis d’une peinture.
J’aime peindre de façon instinctive, je n’ai pas de thème de prédilection, je le répète, peindre
est un besoin, une fonction vitale.
J’ai besoin de créer ces « formes » pour me libérer d’elles afin qu’elles cessent d’être
obsession, torture pour l’esprit parfois. Alors, je peins, je transcende le « moi », j’extirpe
l’abcès et matérialise son origine sur la toile. » |
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