Hommage à ÉDOUARD GLISSANT
 
     
  Mardi 6 Décembre à 20h00
Hommage à ÉDOUARD GLISSANT (1928 - 2011)
Ecrivain, poète et essayiste martiniquais
BIBLIOTHÈQUE L’ALCAZAR
Projection du film documentaire
EDOUARD GLISSANT de Guy DESLAURIERS
En présence du réalisateur - 50 ‘
BIBLIOTHÈQUE L’ALCAZAR
58 cours belsunce
13001 Marseille
Projection suivie d'un débat animé par Priska DEGRAS,
Maître de Conférences à l’Université Paul Cézanne
 
 

Production
Kréol Productions
Productrice
Y. HO-YOU-FAT-DESLAURIERS
Scénaristes
Patrick CHAMOISEAU, Claude CHONVILLE
Opérateurs
William LEROUX, Laurent DONAT
Son
Yann PITAVY, Brigitte TALLANDIER
Musique
Olivier GLISSANT
Coproduction
Kréol Productions - France 3


© Kréol productions
 
     
     
  SYNOPSIS

En 1928, à la Martinique règne une réalité coloniale fortement marquée par les vestiges de l'époque esclavagiste : exploitations, racismes, dénis de justice, analphabétisme, pauvreté...

Edouard GLISSANT qui y naît cette année là n'a aucune chance d'échapper à un destin quasi-automatique : finir sa vie dans les champs de canne à sucre au service des planteurs...

1958 : les jurés du prix Renaudot proclament le nom du nouveau lauréat. C'est le Martiniquais Edouard GLISSANT. La critique parisienne s'extasie sur la force littéraire de cette étrange écriture.

Comment passe-t-on de l'enfer d'une plantation de cannes à sucre aux Antilles aux fastes de la littérature ?
 
     
     
 

BIOGRAPHIE

Ecrivain, poète et essayiste français, Édouard Glissant est né le 21 septembre 1928 à Sainte-Marie en Martinique et mort le 3 février 2011 à Paris.

Fondateur des concepts d'« antillanité », de « créolisation » et de « tout-monde »,
il était « Distinguished Professor » en littérature française, à l'université de la Ville de New York et Président de la mission de préfiguration d'un Centre français consacré à la traite, à l'esclavage et à leurs abolitions.

Titulaire d'un Doctorat ès lettres, il publie ses premiers ouvrages après des études en ethnographie au Musée de l'Homme, d'histoire et de philosophie à la Sorbonne. Au départ adhérant aux thèses de la Négritude, il élabore par la suite le concept d'antillanité et de créolisation. Alors proche des thèses de Frantz Fanon, il fonde , accompagné de Paul Niger, en 1959 le Front antillo-guyanais d'obédience indépendantiste, puis autonomiste, ce qui lui vaut une interdiction de séjour de 1959 à 1965 sur son île natale pour séparatisme.

Il est signataire du manifeste des 121 en 1960. Certains de ses ouvrages, tel le Discours Antillais reste très marqué par son engagement anticolonialiste.

Il revient en Martinique en 1965 et y fonde l'Institut martiniquais d'études, ainsi qu'Acoma, un périodique en sciences humaines. Remarqué pour son travail, il devient de 1982 à 1988, le directeur du courrier de l'UNESCO où il défend notamment le concept de "mondialité", "la face humaine de la mondialisation".

Ses réflexions sur l'identité antillaise ont inspiré une génération de jeunesécrivains antillais autour des concepts de créolisation et d'antillanité, dont Patrick Chamoiseau, Ernest Pépin, Audrey Pulvar ou encore Raphaël Confiant.

Cette antillanité serait fondée sur la notion d'identité multiple, ou d'identité rhizome, ouverte sur le monde et la mise en relation des cultures.

Face au mode binaire des discours de la négritude (déployé par Aimé Césaire en Martinique, par Léon Gontran Damas en Guyane, par Guy Tirolien en Guadeloupe) et de l'assimilation, il définit bon gré mal gré une troisième voie.

Ecrivain militant, il cherche à définir une approche poétique et identitaire pour la survie des peuples au sein de la mondialisation à travers le concept de mondialité. Son influence sur la politique martiniquaise reste certaine notamment dans les milieux indépendantistes ou écologistes.

En janvier 2006, Édouard Glissant se voit confier par le président Jacques Chirac la présidence d'une mission en vue de la création d'un Centre national consacré à la traite et à l'esclavage.

Il prend position contre la création d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale et condamne la politique d'immigration menée depuis l'élection du président Nicolas Sarkozy.

De cet engagement politique et poétique naîtra un court manifeste, Quand les murs tombent, l'identité nationale hors la loi?, rédigé avec Patrick Chamoiseau.

En 2007, il crée avec le soutien du conseil régional d'Île-de-France et du ministère de l'Outre-Mer, l'Institut du Tout-Monde.

Cet institut a pour objectif de faire avancer la pratique culturelle et sociale des créolisations. Il favorise la connaissance de l'imaginaire des peuples dans leur diversité.

A l'écoute des mélodies du monde, il accompagne, à travers la multiplicité des langues, la pluralité des expressions
artistiques, des formes de pensée et des modes de vie.

Au monde qui se replie sous la loi de l'unicité et de l'esprit de système l'Institut du Tout-Monde oppose les identités en
mouvement. À la fois site d'études et de recherches, espace d'invention et de formation, lieu de rencontres, il est dédié
aux mémoires des peuples et des lieux du monde.

En 2009 et 2010, il est membre du jury du prix de la Bibliothèque Nationale de France (BnF).

Le 3 février 2011, il s'éteint à l'âge de 82 ans à Paris.

 
     
     
  Al'issue de la projection du film, le débat sera animé par Priska DEGRAS, Maître de Conférences à l’Université Paul Cézanne, détachée, depuis 2008, au Centre International d’Etudes Francophones de l’Université Paris IV – Sorbonne où elle est chercheur associé depuis 2003 (séminaires de Master II sur l’idéologie coloniale, le théâtre d’Aimé Césaire et le «Roman des Amériques»).  
     
 

Priska Degras

D’origine martiniquaise, Priska Degras est née à Paris et y a fait ses études (thèse sur la littérature haïtienne à Paris IV - Sorbonne). Elle a travaillé à Radio France Internationale et dans différentes maisons d’édition, à Paris puis au Québec avant d’enseigner aux Etats-Unis : à New York (Sarah Lawrence) et à Baton Rouge (Louisiana State University) où elle a co-dirigé le Centre d’Etudes Françaises et Francophones de l’Université de Louisiane et organisé les séjours et séminaires d’Édouard Glissant, après avoir animé plusieurs séminaires de PhD sur son œuvre.
Après avoir été Professeur invité puis Maître de Conférences associé à l’Université de Provence, en littérature générale et comparée, elle est à présent Maître de Conférences à l’Université Paul Cézanne et détachée, depuis 2008, au Centre International d’Etudes Francophones de l’Université Paris IV – Sorbonne où elle est chercheur associé depuis 2003 (séminaires de Master II sur l’idéologie coloniale, le théâtre d’Aimé Césaire et le «Roman des Amériques»). Elle participe également au séminaire de recherche « Cinéstories» de New York University, a été Professeur invité en 2008 à Duke University et est co-responsable du séminaire de recherche sur « Lieux et arts de la transmission », New York University in France.
Ses travaux ont d’abord eu pour objet les littératures africaines et caraïbes avant de s’élargir au « Roman des Amériques » et à l’histoire des sociétés de plantation. Elle a également fait paraître des études sur la théorie et la pratique de la traduction ainsi que sur le théâtre. Elle travaille en ce moment sur le cinéma (les représentations de l’altérité radicale sont le sujet de sa recherche actuelle).
Elle publie aussi des textes de fiction (en français et en anglais) dans des revues et des ouvrages collectifs. Sa dernière nouvelle – « La saison des corneilles », illustrée par l’auteur - a été publiée dans le volume 11-12 de la revue Balises (Bruxelles).
Son essai L’Obsession du Nom dans le roman des Amériques vient de paraître, à Paris, aux Éditions Karthala.